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Sunday, September 02, 2012

200 ans


Des milliers de personnes se sont rassemblées, samedi 1er septembre, à la cathédrale de Milan pour rendre un dernier hommage au cardinal italien progressiste Carlo Maria Martini. Dans un entretien publié à titre posthume, l'ancien archevêque de Milan avait averti l'Eglise qu'elle avait "200 ans de retard". Il défendait une réforme des règles imposées par l'Eglise sur des questions telles que la contraception et les femmes dans l'Eglise, remettant en question l'institution sur des sujets controversées tels que les abus sexuels et le divorce.

"L'Eglise a 200 ans de retard. Pourquoi ne se réveille-t-elle pas ? Avons-nous peur ?", demandait-il dans sa dernière interview réalisée par un compagnon jésuite en août dernier et publiée samedi dans le journal Corriere della Sera. "L'Eglise est fatiguée. Notre culture a vieilli, nos églises sont grandes, nos maisons religieuses sont vides... et nos rites, nos costumes sont pompeux." "L'Eglise doit reconnaître ses erreurs et prendre la voie radicale du changement, à commencer par le pape et les évêques", avait-il encore assuré.

"Les scandales de pédophilie nous obligent à emprunter la voie de la transformation." Dans cette ultime interview, le cardinal Martini appelle aussi l'Eglise catholique à revoir son approche du divorce et à s'ouvrir aux familles recomposées. "Une femme est abandonnée par son mari et trouve un nouveau compagnon pour s'occuper d'elle et de ses enfants : un second amour réussit. Mais si cette famille est victime de discrimination (de la part de l'Eglise), la rupture n'intervient pas seulement avec la mère, mais aussi avec ses enfants", argumentait-il.

Représentant de la branche libérale de l'Eglise catholique, le cardinal Martini s'était aussi déclaré en faveur du port du préservatif dans certains cas.

Carlo Maria Martini était considéré comme un successeur possible de Jean Paul II jusqu'à ce qu'il annonce, en 2002, qu'il souffrait de la maladie de Parkinson. Il est mort vendredi à l'âge de 85 ans. Ses positions progressistes sur des sujets hautement sensibles, qui hérissaient le poil de certains membres de l'Eglise malgré son approche diplomatique et mesurée, amincissaient toutefois ses chances d'être un jour élu à la Chaire de Saint-Pierre.

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